Décembre installe sa péniche Quai de Seine et vagabonde sur Paris. Au Québec, la neige a déjà neigé. Il ne tardera pas ce matin aux bottes de gel annonçant la saison du blanc manteau. L'hiver arrive à grand pas. On s'en rendra compte même sans compter. En cette année olympique, on se chargera bien assez vite de vous le rappeler. Après tout, il en va de la fibre nationale et des ressorts politiques de vos divans provinciaux...
Cet hiver, c'est le plus meilleur pays du monde qui se met en vitrine. Davantage que des aclètes (dixit les "spécialistes" sportifs de RDS), c'est tout un pays qui sait où il s'en va avec ses skis... et le comité organisateur veut tellement qu'on le sache qu'il n'hésite pas à s'assurer que personne n'insinue le contraire. Cette clause cachée du contrat des artistes participant à la foire olympique en dit long:
"The artist shall at all times refrain from making any negative or derogatory remarks respecting VANOC (the organizing committee), the 2010 Olympic and Paralympic Games, the Olympic movement generally, Bell and/or other sponsors associated with VANOC."
Le volet culturel des jeux olympiques permet de montrer, à la face du monde, l'étendue de la créativité et la diversité des modes d'expressions canadiens. Cependant, pour un État frileux, dire "expression" c'est aussi parler de risque pour l'entrepri$e politique de cet événement a-politique. Le succès requiert une image propre et unie du pays hôte: tout le peuple sous la bannière de Vancouver 2010. Et si mise en scène il doit y avoir, il y aura.
Certes, la liberté d'expression est une valeur canadienne enchassée dans l'Ô précieuse charte constitutionnelle. Mais, néolibéralisme oblige, comme toute chose la liberté a son prix et le temps d'antenne international ça se paie. Le publicitaire pourra dormir tranquille parce qu'à Vancouver le silence est d'or et la parole est d'argent...
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