Je le sens, on va m'accuser de paresse et d'oisiveté culturelle... J'avais promis d'y mettre la sauce et d'attaquer les plats auditifs d'ici. Toutefois, il faut parfois compter avec les bourdes du serveur qui mélange les commandes et, sans s'y mettre les pieds, apporte les mauvais plats. Mercredi dernier, j'ai dû mettre le cor français dans son tiroir et sortir les trompettes de la renommé puisque nous étions "invités" à la première soirée des services culturels de la délégation générale du Québec. Il s'agissait d'une première intra-mondiale, comment refuser de se glisser dans le four et de profiter du gratin ?
Je vous épargne les manigances de coulisse et la légère entorse que nous avons infligé au portier... En cette belle soirée d'automne, sous les néons du parisexe-pigale, nous étions là au Trois Baudets pour cette grande "petite première". L'établissement, nous n'allions pas tarder à l'apprendre, est considéré comme une perle dans l'huître culturelle parisienne* et dans une mer d'accent de chez nous à célébrer la rentrée culturelle de chez nous, nous étions quatre comparses à joualvériser de bonheur en s'enfilant champagne, tartare, mousse de foie gras, cuisses de caille, crevette et tourtière!
Je ne croyais pas voir planète Québec en pleine galaxie parisienne. Quelques étoiles y brillaient, mais tout un chacun semblait s'être paré de ses plus étincelantes parures pour défiler savamment sous le regard de son miroir social. Il m'a semblé faire parti d'un événement-contenant dans lequel il faut être vu et dont il faut parler pour que ça compte (le contenu étant le véritable prétexte de l'exercice). Décidément, quelques jours plus tard - à écrire ces mots - je me rends compte que ne suis pas immunisé du vertige qu'offrent ces rituels de société.
Quand on se laisse porter par le flux lubrique de Paris, on ne peut s'étonner des rivages le lendemain. La prochaines fois j'apporte un gouvernail, des palmes, un masque et je plonge dans les profondeurs de la seine musicale autochtone, promis!
*Au paroxysme de sa gloire, il s'agissait d'un passage obligé des Brassens et des Brel. Sans compter qu'il fut le tremplin d'un illustre inconnu prénommé Félix qui devait y passer en un éclair, mais qui y est finalement demeurer 14 mois avant de retourner sur son île dans son Québec.
http://www.cyberpresse.ca/arts/200910/04/01-908339-la-culture-quebecoise-connait-un-automne-exceptionnel-a-paris.php
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