Vous demanderez à qui voudra bien répondre, se promener à Paris relève de la course à obstacle. Du pigeon à la décharge canine en passant par celles qui n'ont d'entourage que leur cellulaire (branchée en dialyse et présente en absence), du Schumacher en mobilette aux travaux qui attendent l'auto-réalisation en passant par ces vapeurs chaudes d'hommes aux dents pourris, aux mains tendus...
Côtes normandes à la veille du jour J, les sens sont constamment bombardés. L'incommensurable plaisir esthétique frôle toujours le malaise éthique. Pourtant, le parisien semble contrôler ce paradoxe occulaire. Tout à la fois aveugle et inquisiteur, il s'installe sur les terrasses opulentes pour s'offrir l'agrément du spectacle publique de ce qu'il peut y voir. Toutes chaises tournées vers le carrefour, c'est un drôle de cabaret que celui qui s'installe en marge d'une rue.
Et moi? Quel plaisir tout de même que de se permettre d'être ce promeneur, cet étranger pour qui tout semble nouveau et étrange, beau et choquant...
1 commentaires:
Quel style littéraire agréable. Quel regard juste sur ce trop-plein de stimuli. Tout de même, quel plaisir que d'être à Paris sans être Parisien soit même.
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